jeudi 3 mai 2012

Élections grecques du 6 mai : une gauche aveugle et paralysée, une extrême-droite qui monte, qui monte, qui monte…

Soixante-sept ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale et le procès de Nuremberg, nous voici donc en pleine République de Weimar à la grecque…


Athènes, 3 mai 2012 - Dépourvue de traditions et des pratiques antifascistes, la gauche grecque, pratiquement toutes tendances confondues, assiste impuissante et désemparée à la répétition dans son pays du drame de la République de Weimar non pas comme une farce mais très probablement comme une tragédie annonciatrice de grands malheurs européens. Les faits récents en témoignent : après avoir investi, pendant ces derniers mois,  ses espoirs dans cette gauche se situant à la gauche de la social-démocratie néolibérale (PASOK), la petite bourgeoisie grecque ruinée et aux abois s’en détourne en un temps record et est maintenant en train de chercher a l’autre extrémité de l’échiquier politique les solutions radicales à ses problèmes historiques et cataclysmiques…
En effet, il a suffit que les formations de la gauche plus ou moins radicale (KKE, Syriza, Antarsya, Gauche Démocratique…) se montrent incapables d’exploiter le fait qu’elles monopolisaient de fait l’opposition au  gouvernement dit d’Union Nationale du banquier Loucas Papadimos, pour que des pans entiers de la société grecque lui tournent, en quelques semaines, le dos et s’orientent vers des formations se situant aux antipodes de la gauche radicale, à l’extrême-droite même néonazie ! C’est ainsi que ces partis et coalitions à la gauche du PASOK, voient non seulement se réduire plus que drastiquement ces 50%-54% des préférences qu’elles recueillaient toutes ensemble durant cet hiver, mais aussi que cette réduction se fait en partie au profit d’une extrême-droite violente, raciste et pogromiste, qui veut en découdre avec tout ce qui est rouge ou même rose.  Et tout ça en quelques semaines, pratiquement d’un jour à l’autre!..
.
"La Grèce appartient aux Grecs" (manifestation du PASOK)
"La Grèce aux Grecs" (Manifestation d'Aube dorée)
En réalité, tout ce qui se passe depuis des mois en Grèce illustre d’une manière saisissante l’énorme poids de la petite et moyenne bourgeoisie dans la société grecque et l’influence déterminante qu’elle est appelée à exercer sur les événements à venir. Mais attention, il ne s’agit plus seulement de ça. L’extrême paupérisation de cette « société de boutiquiers » à laquelle a conduit l’application de plans d’austérité successives, radicalise à l’extrême  cette petite et moyenne bourgeoisie grecque  désormais en haillons, la pousse loin de ses représentants politiques traditionnels, la transforme en auditoire  bienveillant de tous ceux qui professent des solutions radicales à sa déchéance sociale. En somme, déracinée et désespérée, ruinée et aux abois, cette petite-bourgeoisie grecque en colère est désormais disponible pour soutenir activement tout projet politique qui lui semblerait offrir des solutions radicales à son problème existentiel. Et c’est pourquoi elle suit de plus en plus régulièrement un mouvement de pendule, se tournant d’un extrême politique à l’autre en des laps de temps de plus en plus courts…
Tout ça peut paraitre évident et même « élémentaire » mais pas en Grèce, car c’est, malheureusement, un fait que les classes moyennes grecques ont toujours été et restent totalement absentes en tant que telles des analyses, des projets et des pratiques de l’ensemble des formations politiques de gauche de ce pays ! Cependant, cette tare qui pourrait passer presque inaperçue en « temps normal », devient à cette heure de la vérité qu’est l’actuel moment historique, un handicap colossal pouvant conduire au désastre  non seulement le mouvement ouvrier mais aussi des générations entières des salariés et des citoyens grecs.
Les conséquences de cette « spécificité » de la gauche grecque sont déjà visibles et dramatiques. Faisant coïncider le marais petit-bourgeois grec avec le « peuple » mythique et fourre-tout de ses origines (staliniennes) idéologiques, qui est –nécessairement- toujours du bon coté, la gauche grecque se découvre maintenant totalement démunie de moyens de compréhension de ce qui est en train d’arriver à la base de la société grecque. C’est ainsi qu’elle prend, depuis quelques mois, des vessies pour des lanternes en identifiant comme étant nécessairement de « gauche » les manifestations de la colère petite-bourgeoise  dont la couleur politique n’est absolument pas donnée d’avance puisqu’elle est –par excellence- le plus critique des enjeux de l’affrontement entre le capital et le monde du travail.

Les résultats de cette « incompréhension » pavent déjà le chemin de cette inversion de tendance (aux dépens de la gauche et au profit de l’extrême-droite) mentionnée au début de ce texte. Confondant par exemple toute critique virulente (ou même violente) du parlementarisme bourgeois avec une opposition radicale de gauche au régime bourgeois, la gauche grecque a abdiqué d’avance de son devoir historique de se battre jour après jour pour gagner à son projet politique ces couches petites-bourgeoises, qui aiment promettre la potence aux 300 « traitres » du Parlement grec. Et c’est ainsi qu’elle n’a  ni reconnu ni vu venir des concurrents politiquement diamétralement opposés à elle, qui, eux, se battent très consciemment et méthodiquement pour gagner à leur cause cette petite-bourgeoisie aux abois….
Cette situation déjà très inquiétante devient pourtant plus qu’alarmante du moment que la force qui monte en flèche parmi ces « concurrents politiquement diamétralement opposés » est un ex-groupuscule ultra-violent de tueurs néonazis, appelé « Aube Dorée » (Chryssi Avghi) !  Force est d’avouer que sauf rares exceptions héroïques à l’intérieur de SYRIZA et d’ANTARSYA, la gauche grecque semble totalement désarmée devant ce péril néonazi qui constitue une nouveauté absolue dans l’histoire de la Grèce moderne. En effet, tant dans le subconscient collectif que dans la tradition de la gauche grecque, le « fasciste » n’a rien à voir avec le membre de l’Aube Dorée. C’est plutôt l’eternel « mouchard du quartier » légué à l’histoire du pays par tant de dictatures militaires et autres régimes policiers de vainqueurs de guerres civiles.
Cependant, le flic ou le mouchard qui n’est en dernière analyse qu’un fonctionnaire d’Etat, ne peut en aucune manière être assimilé  ni a un fasciste ni a un néonazi. Et à plus forte raison à un mouvement et un parti néonazi. Alors, habituée comme elle est à appeler « fascistes » ceux qui n’étaient que des simples serviteurs subalternes des régimes forts, la gauche grecque semble maintenant totalement impréparée et sans défenses devant un mouvement politique néonazi qui prétend avoir les mêmes ennemis qu’elle (les plans d’austérité, les gouvernements des partis néolibéraux, la Troïka, les bureaucrates de Bruxelles,…) et qui en plus leur attribue  souvent les mêmes noms (Ploutocratie, impérialisme, capitalisme cosmopolite, traitres de la patrie,…). Le résultat de cette « impréparation » est déjà tragique. Cette gauche grecque semble incapable non seulement de contrecarrer mais même d’expliquer la montée en flèche de l’Aube Dorée (en 3-4 mois, elle est passée de 1% a 6,5% des préférences des Grecs) et tout laisse, malheureusement,  présager son développement encore plus foudroyant dans les mois à venir.

"Contre tous" (manifestation d'Aube dorée)
Mais, encore plus alarmant que l’essor électoral est déjà le développement organisationnel et surtout l’extension de l’influence sociale et politique des néonazis grecs. Voici donc un événement récent qui en dit long sur cette « impréparation » de la gauche grecque et qui illustre parfaitement la dramaticité de la situation. Voulant répondre aux remous qu’avait provoqué le bon accueil réservé à une forte délégation de l’Aube Dorée par les ouvriers grévistes  des Aciéries, qui mènent une lutte exemplaire depuis bientôt 5 mois sous la direction exclusive des syndicalistes du KKE, le BP de ce parti  a sorti une déclaration fustigeant …« les pseudo-révolutionnaires de l’Aube Dorée et de SYRIZA » !
Comme on pouvait s’attendre, cette déclaration a provoqué maintes protestations car, selon la vieille habitude du KKE,  elle mettait dans le même panier les néonazis et les militants de la Coalition de la Gauche Radicale (SYRIZA). Mais, encore une fois est passé pratiquement inaperçu  le fait que pour la direction du PC grec, les néonazis ne sont finalement que des… « pseudo-révolutionnaires » ! C’est à dire, presque inoffensifs et non pas une bande armée et violente servant les intérêts a long terme du capital et ayant pour objectif principal d’atomiser la classe ouvrière en détruisant pour longtemps ses organisations syndicales ainsi que les partis politiques de gauche.
Une telle méconnaissance de la nature des organisations fascistes de la part de la gauche grecque est surement annonciatrice de grands malheurs à venir. Et le pire c’est que ces malheurs ne se limiteront au niveau électoral. En effet, après avoir fait des immigrés le cible prioritaire de leurs expéditions militaires meurtrières, et encouragés par l’impunité scandaleuse dont ils jouissent,  les néonazis grecs  étendent désormais leur  « champ d’action »  à tout ce qui bouge à gauche  et même au-delà (PASOK inclus), sans faire de distinction entre radicaux et réformistes. Leur projet est clair : se poser en alternative jusqu’au-boutiste au « système » et terroriser les foules usant une violence inouïe. Et tout ca sans jamais cacher leurs références hitlériennes.  Même s’il est provisoire, le bilan de leur stratégie crève les  yeux : Ça marche ! Ils attirent du monde et ils ont le vent en poupe…
Le pourquoi de ce succès  cauchemardesque n’est pas dû seulement à la crise et au manque de traditions et de culture antifascistes dans la société et la gauche grecque.  Ce succès est aussi explicable par le fait que l’extrême-droite grecque profite des traditions racistes, chauvines, obscurantistes et réactionnaires cultivées et soigneusement entretenues depuis des décennies par l’idéologie et surtout la pratique « officielle », celle de l’Etat grec et de ses partis dominants. Ce n’est pas seulement que l’Etat grec est le seul en Europe (et au-delà) à ne pas être encore  séparée de l’église (ultraconservatrice) !  C’est aussi que les SS grecs du temps de l’occupation nazie, sont toujours reconnus comme…résistants et touchent régulièrement leur pension pour les services rendus à la patrie  reconnaissante.  C’est que des cadres des partis au gouvernement se permettent de déclarer publiquement qu’on devrait faire des immigrés basanés  du « schampoing colorant » (allusion modernisée aux « juifs transformés en savon » à Auschwitz) et que des personnalités d’un parti de gauche proposent, sans provoquer des réactions, de résoudre la question de l’immigration, en parquant les immigrés sans nourriture sur « des rochers de la mer Egée » !  Si on ajoute à tout ça, que, voulant contrecarrer l’influence grandissante de l’extrême-droite raciste, les gouvernants jouent de plus en plus aux apprentis sorciers, lançant quotidiennement des véritables pogroms contre les immigrés et parlant d’eux à la TV comme s’ils étaient moins que des bêtes sauvages à exterminer, on peut comprendre tant la banalisation en cours des néonazis  que leur succès auprès des foules désorientées et ruinées à la recherche d’ alternatives radicales et surtout vengeresses.  
Alors, doit-on conclure que la Grèce est condamnée d’avance à devenir la proie facile de l’extrême-droite et à subir la « normalisation » de sa société encore rebelle aux diktats de la Troïka ? La réponse est Non. Rien, absolument rien n’est décidé d’avance, tout reste encore possible et  aucun fatalisme n’est permis.  Mais, à deux conditions fondamentales: que la gauche grecque a) dépasse rapidement sa fragmentation et son sectarisme viscéral et apprenne d’urgence à unir ses forces devant l’ennemi de classe commun, et b) forme un front unique de lutte antifasciste avant qu’il ne soit trop tard.
Cependant, le temps presse désespérément, la société grecque –et la classe ouvrière- se désagrège rapidement et c’est archi-faux de penser que l’approfondissement de la  crise conduira fatalement à l’effondrement du régime et peut être du système lui-même. D’ailleurs, tant que l’actuelle situation clairement prérévolutionnaire ne se transforme pas en  situation révolutionnaire (par les soins de la gauche radicale) alors oui, c’est presque fatal qu’elle vire à la contre-révolution, qu’elle devienne contre-révolutionnaire ! Et les signes de ces dernières semaines sont inquiétants : les deux grands partis gouvernementaux et néolibéraux voient leur chute libre arrêtée et reprennent confiance, tandis qu’à droite apparaissent de nouvelles formations politiques qui disputent aux partis de gauche le monopole de l’opposition aux mesures d’austérité. C’est vrai que pour l’instant, on n’est qu’au début de cette inversion de tendance et que la gauche grecque dispose encore d’un certain capital de confiance populaire. Cependant, attention : on assiste déjà en Grèce à une accélération exceptionnelle du cours de l’histoire et les renversements de situations se font désormais en l’espace de quelques semaines.  Ceux qui ne comprennent pas cette caractéristique fondamentale des périodes « anormales » de l’histoire, comme celle qu’on traverse actuellement en Grèce, sont condamnées non seulement à ne pas comprendre ce qui se passe aux tréfonds de la société mais aussi à être pris en permanence au dépourvu par les événements sociaux et politiques « imprévus ». En somme, à être défaits avant même de livrer bataille…
Nous voici donc devant une autre grande faiblesse de la gauche grecque : pour elle, le temps politique et social reste toujours le même, inchangé et immobile, c’est un temps plat ou tout accélération de l’histoire est inconcevable et exclue d’avance ! C’est alors parce que le moment historique actuel ne diffère pas de n’importe quel autre que la direction du KKE (comme d’ailleurs celle trop réformiste de la Gauche Démocratique) présente comme unique solution à la crise le renforcement graduel de ce parti, feignant ainsi d’ignorer que tout (y inclus  le sort du KKE lui-même) se joue non pas dans un futur indéfini mais aujourd’hui, dans les mois à venir. De même, la coalition d’extrême-gauche ANTARSYA, bien que moins aveugle et sectaire que le KKE, ne voit pas comment elle pourrait s’allier maintenant à d’autres formations de gauche car trop faible pour l’instant pour faire le poids face par exemple à SYRIZA. Elle conseille donc…patience, feignant d’ignorer que l’histoire ne fait pas patience et nous promet des lendemains désastreux si on remet pour demain ce qu’on doit faire aujourd’hui. Enfin, la Coalition de la Gauche Radicale (SYRIZA), bien que la plus unitaire de tous, se contente avec ses successives propositions d’alliances électorales, plutôt de mettre au pied du mur les autres formations de gauche que d’œuvrer concrètement pour la création d’un front unique de gauche qui regroupe, organise et coordonne, en vue de les rendre efficaces, les résistances partout à la base de la société grecque, dont on a tant besoin aujourd’hui et pas demain…
Le fait est donc que remettre à demain les décisions et les choix que l’urgence sociale et politique nous impose de prendre et de faire aujourd’hui c’est faire preuve d’une irresponsabilité criminelle envers la gauche grecque et internationale, les travailleurs grecs et européens. Car c’est maintenant et pas « plus tard », dans les combats d’aujourd’hui et pas d’un demain qui peut être n’existera plus, que va se jouer le sort  pas seulement de nous-mêmes mais des générations à venir. Pas seulement de telle ou telle conquête des salariés mais de l’existence même des organisations du monde du travail dans son ensemble, de l’existence de la classe ouvrière en tant que telle ! Ne pas comprendre tout ça, les vrais enjeux de l’affrontement en cours, c’est alors ne pas avoir une idée claire, ne pas comprendre la profondeur et l’intensité exceptionnelle, les dimensions véritablement historiques de  l’actuelle offensive  du capital contre les travailleurs et les travailleuses, contre l’immense majorité de « ceux d’en bas » de nos sociétés. En somme, ne pas comprendre que c’est parfaitement concevable et réaliste la perspective d’un demain qui verrait notre sort déjà réglé, d’un demain qui ne nous laisserait plus aucune chance de nous battre pour les décennies à venir…
Notre conclusion est donc catégorique : pour être à la hauteur des enjeux historiques de la guerre lancée par la bourgeoisie grecque et internationale contre elle et le monde du travail, la gauche grecque doit s’éloigner de sa routine et de ses habitudes, de son mode traditionnel de faire de la politique, de penser et d’agir. En conséquence,  elle doit tout d’abord prendre conscience que l’affrontement actuel n’est pas une simple répétition des précédents, mais quelque chose de nouveau qualitativement différent, qu’il est ici pour rester, qu’il aura une grande durée, et surtout qu’il est un combat global s’étendant sur toute la sphère des activités humaines. Si elle prend conscience de tout ça, de cette réalité absolument nouvelle, alors elle saura rendre son combat non seulement unitaire et radical au maximum mais aussi enraciné aux profondeurs  de la société dans un mouvement organisé de longue haleine et autour d’un projet alternatif pour une Europe des peuples et des travailleurs qui reste toujours à inventer. 
Mais attention : Camarades, le temps presse et ce qui est encore possible aujourd’hui ne le sera probablement pas demain…
 
 Aube dorée rêve d'un score à la Marine Le Pen aux élections de dimanche prochain


mardi 1 mai 2012

Manifeste de l’Assemblée EuropeanRevolution-Tunisie

1-En signant avec le régime Ben Ali l’accord d’association de la Tunisie, l’Union européenne  a fait de ce pays une de ses wilayas et de son peuple une masse de travailleurs à bas prix et de consommateurs pour le plus grand profit des entreprises européennes, multinationales en tête. Mais la liberté de circulation des produits et des marchandises n’a pas été accompagnée d’une liberté de circulation des personnes. Mais le pont d’or fait aux entreprises européennes n’a pas eu comme corollaire l’extension des droits civiques aux citoyens et citoyennes tunisienNEs. Alors que les citoyens et citoyennes de l’UE sont bienvenuEs en Tunisie, où ils/elles peuvent entrer et séjourner quand et comme ils/elles veulent, les citoyens et citoyennes tunisienNEs sont pratiquement considéréEs comme indésirables sur le territoire de l’UE. En fait, l’accord d’association est plutôt un accord de soumission instaurant un nouveau ”protectorat”.
2-La wilaya tunisienne est devenue ainsi un débiteur des banques et des gouvernements de l’UE. Les intérêts de cette dette odieuse, même s’ils représentent une goutte dans l’océan de la crise financière qui ébranle aujourd’hui l’UE, représentent des sommes importantes pour la Tunisie, qui les voit ainsi détournées du budget de l’éducation, de la santé, du développement en général.
3-La Révolution tunisienne est loin d’être achevée. Le dictateur – que nous préférons appeler le  “dicté“ - est parti, mais l’appareil de pouvoir et de corruption mis en place sous son règne est toujours en place. Le peuple tunisien a encore du pain sur la planche pour enfin instaurer une démocratie réelle. Il doit trouver sa propre voie pour le faire, loin des « conseils » intéressés prodigués par tous ceux qui se sont soudain découverts ses amis au lendemain du 14 janvier 2011. Chacun de ces nouveaux « amis », de Madrid à Varsovie en passant par Berlin, Munich et Bucarest  s’est aussitôt empressé de proposer son « modèle de transition démocratique », accompagné de promesses d’enveloppes de bons Euros sonnants et trébuchants. Or, la crise qui frappe aujourd’hui la plupart des pays d’Europe, à commencer par la Grèce et l’Espagne, montre l’impasse dans laquelle ces pays se sont retrouvés après leur transition de la dictature à la « démocratie » du marché et de ses maîtres, les banksters.
4-Stimulés par les révolutions tunisienne et égyptienne, les peuples d’Europe, à commencer par sa jeunesse ”sans avenir”, précarisée et flouée, ont lancé des mouvements massifs de révolte et de remise en cause du système de la démocratie par délégation, dite « représentative », dont ils considèrent à juste titre qu’elle ne les représente plus vraiment. Des millions de citoyens européens ont occupé les places d’Athènes, Madrid, Barcelone, Lisbonne, Berlin, Francfort, Paris, Rome, Londres et de dizaines d’autres villes du continent. Ces mouvements sont entrés dans l’histoire sous le nom d’IndignéEs.
5-Par-delà leur très grande diversité, les mouvements sociaux qui agitent l’Union européenne ont un dénominateur commun : le refus des plans d’austérité dictés à Bruxelles, Francfort et Berlin pour faire payer LEUR crise aux peuples en démolissant tous les acquis sociaux des 67 dernières années et en s’attaquant aux secteurs publics vitaux : éducation, santé, prévoyance sociale, retraites, transports, énergie. Il s’agit désormais de lutter pour sauvegarder les possibilités mêmes de survie décente de la majorité de la population et les droits des citoyens et citoyennes, menacés de disparition. Sur ce plan, les peuples de l’Union européenne voient leur situation se rapprocher de celle des peuples du sud de la Méditerranée, Tunisie comprise.
6-Nous citoyens et citoyennes du monde vivant en Tunisie, nous considérons comme partie prenante de ces mouvements. Notre assemblée a pour objectifs de constituer un pont entre les peuples d’Europe, de Tunisie et du pourtour méditerranéen, de devenir en quelque sorte l’ambassade nomade de l’Union européenne des peuples qui est en train de naître, contre l’Union européenne des banksters et des politiciens corrompus à leur service. Pour cela, nous envisageons d’informer, de rapprocher et d’agir.
7-INFORMER
Nous voulons informer par tous les moyens à notre disposition les citoyens et citoyennes en Tunisie de la situation en Europe et les citoyens et citoyennes en Europe de la situation en Tunisie.
8-RAPPROCHER
Nous voulons œuvrer à établir des partenariats horizontaux entre groupes de citoyens européens et tunisiens pour élaborer des projets communs alternatifs et de création autonome.
9-AGIR
Nous voulons participer localement aux initiatives de lutte lancées par les mouvements de mobilisation sociale en Europe  en y associant touTEs les citoyenNEs tunisienNEs motivéEs.

10-Tout citoyen et toute citoyenne d’Europe et de Tunisie intéresséE peut prendre contact avec nous et participer à nos activités.

EuropeanRevolution-Tunisie, 1er mai 2012

بيان مجلس الثّورة الأوروبيّة بتونس

ملّي بن علي صحّح اتفاقيّة الشّراكة مع الاتّحاد الأوروبّي ولّات تونس ولاية أوروبّية و  ولّا شعبها يد عاملة رخيصة مدمنة على الاستهلاك  الحاجة إلّي تخدم مصالح الشّركات الأوروبيّة و بالأخصّ  الشّركات متعددة الجّنسياتو.
أمّا حرّية تنقّل السّلعة متبعتهاش حرية تنقّل العباد   المواطنين والمواطنات التّوانسة مخذاوش حقوقهم المدنيّة الكلّ بالرّغم إليّ هوما كانوا الدّجاجة إليّ تبيض في الذّهب للاتّحاد الأوروبّي.
علا هاذاكا التّرحيب إلي يلقاوه الأوروبّيين رجال و نسا مش كيف  التّرحيب إلي يلقاوه التّوانسة في أوروبا  علخاطرهم مزّالو موش مرغوب فيهم على أراضي الاتّحاد الأوروبّي.
بما انو الأوروبّيين ينجّموا يدخلوا لتونس و يحوّسوا  فيها كيما يحبّوا عكس التّوانسة إلّي مايتمتّعوش   بالحّقوق هاذي بالكلّ.
بلغة أخرى اتفّاقية الشّراكة هي في الأصل اتّفاقية إخضاع تأسّس لنظام حماية جديد
ولّات  الولاية التونسيّة  مديونة للبنوك  و حكومات الاتّحاد الأوروبّي. الفوائد متاع القروضات هاذي كبيرة بالنسبة للتّوانسة بٱرّغم إلّي هيّا قطرة في بحر بالنّسبة للأزمة الماليّة إلي يعيشها الاتّحاد الأوروبّي٠  راهي فلوس قاعدة تتنحّى  كل يوم من الميزانّة الوطنيّة المخصصّة للتّعليم والصحّة والتّنمية بصفة عامّة  في تونس.
بطبيعة الحال الثّورة التونسيّة ماكملتش الزّين قطّع أما ماكينة النّفوذ والفساد إلي صنعهم أيّام حكموا مازالوماتنحّاوش.  الشّعب التّونسي مازّال ما ذاقش طعم الدّيمقراطيّة الحقّانية  ..
على خاطرهاذاكا الكلّ لازمو يلقى طريقو وحدو من غير نصائح من صحابو إلي عرفهم بعد 14 جانفي 2011 و إلّي كلّ واحد من ها الحبيّبات الجدد إلي من مدريد و فرصوفيا وبرلين  و ميونيخ و بوخارست٠ كلّ واحد منهم داز فيها يعرف مصلحة البلاد  و يحبّ يفرض نموذج الانتقال الدّيمقراطي متاعو معاها كمشة وعود و دزّة فلوس. أما الأزمة لليوم تضرب تصرع في اغلب هاكا البلدان إلّي تحبّ تعاونّا  ابداها من  اليونان و اسبانيا وأنتي ماشي ٠ هذا الكلّ يفسّرلنا الطّريق المسدود إلّي وحلت فيه  اغلب الدّول هذه وقت تعدّات من الدّيكتاتوريّة إلى ديمقراطيّة السّوق تحت إشراف أسيادها البانكستار٠ ملايين من الأوروبّيين احتلّوا السّاحات العامّة  متاع أثينا و مدريد و برشلونة ولشبونة وبرلين و فرانكفورت و باريس و لندن و بلايص أخرى. اللّي  قادوا التّحركات هاذي سمّاو رواحهم المتيقرين  و دخلوا التّاريخ من بابو الكبير باعتبارهم هزّوا دول الاتّحاد الأوروبّي. وبالرّغم تنوعّهم  جمعتهم حاجة وحدة الّي هي رفض تدابير التقشّف اللّي فرضتها مؤسّسات الاتّحاد الأوروبّي على بروكسيل و فرانكفورت وبرلين.على خاطر ها المؤسّسات هاذي تحب الشّعوب تخلّص فاتورة خساير الأزمة الاقتصاديّة العالميّة على حساب المكاسب الاجتماعيّة في القطاعات العموميّة و الخاصّة كيما التّعليم و الصحّة والضّمان الاجتماعي و منح التقاعد و التنقّل والطّاقة.    
  شعوب أوروبّا خاصّة الشّباب المهمّش اللّي حاسس روحو بلا مستقبل ثار على  النّظم التّفويضيّة وبعبارة أخرى الديمقراطيّة  التّمثيليّة اللّي يعتبروها متمثّلهمش.هذا اللّي خلّا النّضال أمر واجب باش نحافظو على المقوّمات الأساسية للعيشة الكريمة  الّي تكفل حقوق المواطنين والمواطنات . على هاذاكا شعوب الاتّحاد الاوروبّي ولّاو يعيشوا نفس القضايا والهّموم اللّي يعيشوها شعوب جنوب المتوسّط و منها تونس.
نحنا مواطنين وموطنات العالم الّي  نعيشوا في تونس نعتبروا رواحنا طرف فاعل في إلّي قاعد يصير توّه ٠مجلسنا هاذا يحبّ يولّي جسر تواصل بين شعوب أوروبا وتونس وحوض المتوسّط كيما سفارة متنقّلة للاتّحاد الاوروبي٠ بطبيعة الحال موش اتحاد الحكومات و السّياسيين المرتشين أمّا اتّحاد شعوب يقسموا نفس الهموم والمشاكل هذاكا علاش قلنا نلمّوا بعضنا باش نقرّبوا بين الحضارات و نوعيّو بعضنا  و نتحرّكوا بصفة جماعيّة.
تعلّم
نحبّوا نستعملوا كلّ الوسائل الموجودة باش نخبّروا المواطنين و المواطنات  التّوانسة بالّي قاعد يصير في أوروبا  وزادا نخبّروا المواطنين و المواطنات الأوروبّيين بالّي يصير في تونس.
ٱقرب
نحبّوا نأسّسوا شراكات أفقيّة بين مجموعة من مواطنين الأوروبيين و الّتوانسة  باش نخلقوا مشاريع بديلة تشجّع على الإبداع الذّاتي.
تحرّك  
نحبوا نساهموا محلّيا في مبادرات تقوم بها حركات التّعبئة الاجتماعيّة  في أوروبا الي تشرّك رجال و نسا توانسة متولهين بالقّضايا هاذيكا .
كلّ مواطن ومواطنة من أوروبا  أو من تونس مهتّم بالموضوع هاذا ينجم يتّصل بنا و يشارك في نشاطاتنا.
مجلس الثورة الأوروبية بتونس، ابريل 2012

Manifiesto de la Asamblea EuropeanRevolution-Túnez

1-Firmando el acuerdo de asociación con el régimen de Ben Ali, la Unión Europea hizo de Túnez  una de sus provincias y de su pueblo una masa de mano de obra barata y de consumidores en beneficio de las empresas europeas, especialmente las  multinacionales.
Pero la circulación de productos y mercancías no ha estado acompañada de una libre circulación de personas. El puente de oro construido para las empresas europeas no ha tenido como consecuencia la extensión de los derechos civiles a los ciudadanos y ciudadanas de Túnez. Mientras que los ciudadanos y ciudadanas de Europa son bienvenidos/as a Túnez, donde pueden residir cuando y como quieren, los ciudadanos y ciudadanas de Túnez son tratados prácticamente como indeseables en el territorio de la UE. En este sentido, el acuerdo de asociación es más bien un acuerdo  de sumisión que instaura un nuevo protectorado.
2-La provincia tunecina se ha convertido así en una deudora de los bancos y de los gobiernos de la UE. Los intereses de esta deuda odiosa, si bien suponen una gota en el océano de la crisis financiera que sacude en la actualidad a la UE, representan cantidades importantes para Túnez, que ve así reducir su presupuesto de educación, salud y desarrollo en general.
3-La Revolución tunecina está lejos de haber acabado. El dictador- al que nosotros preferimos llamar « el dictado »- ha partido, pero el aparato de poder y corrupción montado durante su mandato está todavía en marcha. El pueblo tunecino tiene todavía temas pendientes antes de poder instaurar una democracia real.  Tiene que encontrar su propia vía para llegar hasta ella, lejos de los « consejos » interesados de aquellos que se han declarado sus amigos después del 14 de enero de 2011. Cada uno de estos nuevos « amigos », desde Madrid hasta Varsovia, pasando por Berlín, Múnich y Bucarest, se han dado prisa en proponer su « modelo de transición democrática », acompañado de promesas de paquetes de euros contantes y sonantes.
Ahora bien, la crisis que sacude hoy en día la mayor parte de los países de Europa, empezando por Grecia y España, muestra el callejón sin salida en el que estos países se encuentran tras su transición de la dictadura a la « democracia » del mercado y de sus amos, los bánksters.
4-Estimulados por las revoluciones tunecina y egipcia, los pueblos de Europa, empezando por su juventud « sin futuro », precaria y confusa, han lanzado movimientos masivos de revuelta y de cuestionamiento del sistema de la democracia por delegación, « representativa », por la que no se consideran, con razón, representados verdaderamente. Millones de ciudadanos y ciudadanas de Europa han ocupado las plazas de Madrid, Atenas, Barcelona, Lisboa, Berlín, Fráncfort, Paris, Roma y Londres y decenas de otras ciudades del continente. Estos movimientos han entrado en la historia bajo el nombre de Indignado(a)s.
5- Más allá de su gran diversidad, los movimientos sociales que agitan la Unión Europea tienen un denominador común : el rechazo de los planes de austeridad impuestos por Bruselas, Fráncfort y Berlín para hacer pagar SU crisis a los pueblos destrozando así los logros sociales de los últimos 67 últimos años y atacando sectores públicos vitales : educación, salud, previsión social, jubilación, transportes y energía. Se trata a partir de ahora  de luchar para proteger las posibilidades de vida decente de la mayoría de la población y los derechos de los ciudadanos y ciudadanas, amenazados de extinción. En este sentido, los pueblos de la Unión Europea ven cómo su situación se acerca cada vez más a la de los pueblos del sur del Mediterráneo, Túnez incluida.
6-Nosotros ciudadanos y ciudadanas del mundo, residentes en Túnez, nos consideramos como parte integrante de estos movimientos.
Nuestra Asamblea tiene como objetivo ser un puente entre los pueblos de Europa, de Túnez y del entorno mediterráneo, y convertirse en una suerte de embajada nómada de la Unión Europea de pueblos que está naciendo, frente  a la Unión Europea de bánksters y de políticos corruptos a su servicio. Para ello, pretendemos informar, acercar y actuar. 
7-INFORMAR
Queremos informar a través de todos los medios disponibles a los ciudadanos y ciudadanas de Túnez  sobre la situación de Europa, y  a los europeos y europeas de la situación de Túnez.
8-ACERCAR
Queremos ayudar a establecer partenariados horizontales entre grupos de ciudadanos y ciudadanas de Europa y Túnez para elaborar proyectos comunes alternativos y de creación autónoma.
9-ACTUAR
Queremos participar localmente en las iniciativas lanzadas por los movimientos de movilización social de Europa asociando a todos/as los/las ciudadanos/as de Túnez motivados/as.
10-Todo ciudadano y ciudadana de Europa y Túnez con interés puede ponerse con contacto con nosotros y participar en nuestras actividades.


EuropeanRevolution- Túnez  , 1 de Mayo de  2012

Manifesto da Assembleia EuropeanRevolution-Tunísia

1 – Ao assinar com o regime de Ben Ali o acordo de associação da Tunísia, a União Europeia fez desse país uma de suas wilayas (províncias) e, do povo da Tunísia, uma massa de consumidores e de trabalhadores baratos, para aumentar o lucro das empresas europeias – as multinacionais à frente.
Mas a liberdade de circulação dos produtos e mercadorias não foi acompanhada de qualquer liberdade para a circulação de pessoas. A vantagem concedida às empresas europeias não teve, por corolário, a extensão dos direitos civis aos cidadãos e cidadãs tunisianos.
Os  cidadãos e cidadãs da União Europeia são bem-vindos à Tunísia, onde podem entrar e permanecer quando e como desejem. Mas os cidadãos e cidadãos tunisianos são, na prática, considerados indesejáveis no território da União Europeia. De fato, o acordo de associação é, isso sim, um acordo de submissão que instaurou um novo « protetorado ».

2 – A Tunísia, neoprovíncia, tornou-se assim devedora dos bancos e dos governos da União Europeia. Os juros dessa dívida odiosa, embora não passem de uma gota no oceano da crise financeira que abala hoje a União Europeia, são valores importantes para a Tunísia, que os vê arrancados do orçamento da educação, da saúde, do desenvolvimento local em geral.

3 – A Revolução Tunisiana está longe de ter alcançado seus objetivos. O ditador – que preferimos chamar « o ditado » – partiu, mas o aparelho de poder e de corrupção implantado durante o reinado de Ben Ali continua ativo.
O povo da Tunísia ainda tem à mão a faca e o queijo, para, afinal, instaurar uma democracia real.
O povo da Tunísia deve encontrar seu próprio caminho para fazê-lo, longe de « conselhos » mal-intencionados oferecidos a mancheias por todos que, repentinamente, dia 14 de janeiro de 2011, apresentaram-se como amigos da Tunísia. Cada um desses novos « amigos », de Madrid a Varsóvia, passando por Berlim, Munique e Bucareste, apressa-se a oferecer seu « modelo de transição democrática », acompanhado de promessas de sacos e sacos transbordantes de belos e sonantes euros.
Ora, a crise que atinge hoje a maior parte dos países europeus, a começar por Grécia e Espanha, mostra o impasse em que se encontram aqueles países, depois da transição da ditadura à « democracia » do mercado e de seus senhores – os banqueiros.

4 – Estimulados pelas revoluções na Tunísia e no Egito, os povos da Europa, a começar pelos jovens « sem futuro », precarizados e descartados, lançaram movimentos massivos de revolta e de questionamento radical do sistema democrático por delegação, dito « representativo » – que, do justo ponto de vista dos jovens, já não os representa verdadeiramente.
Milhões de cidadãos europeus ocuparam as praças de Atenas, Madrid, Barcelona, Lisboa, Berlim, Frankfurt, Paris, Roma, Londres e de dezenas de outras cidades continentais. Esses movimentos entraram para a história sob o nome de « Os Indignados ».

5 – À parte a grande diversidade, os movimentos sociais que agitam a União Europeia têm um denominador comum: todos recusam os planos de « austeridade » ditados por Bruxelas, Frankfurt e Berlim, cujo objetivo é conseguir que os mais pobres paguem pela crise DELES, enquanto de derrubam todas as conquistas sociais dos últimos 67 anos, em todos os setores públicos vitais: educação, saúde, previdência social, aposentadorias, transporte, energia.
Trata-se portanto de lutar para salvaguardar as próprias possibilidades de sobrevivência digna para  a maioria da população e os direitos dos cidadãos e cidadãs, ameaçados de desaparecer. Nesse plano, os povos da União Europeia veem a própria situação ir-se assemelhando cada vez mais à da Tunísia e outros povos do sul do Mediterrâneo.

6 – Nós, cidadãos e cidadãs do mundo que vivemos na Tunísia, nos vemos como parte integrante daqueles movimentos.
Nossa assembleia tem o objetivo de criar uma ponte entre todos os povos da Europa, da Tunísia e de todo o mundo mediterrâneo.
Queremos ser algum tipo de embaixada nômade da União Europeia do Povos que está nascendo, contra a União Europeia dos banqueiros e dos políticos corruptos, a serviço dos banqueiros.
Para isso, temos de informar, reunir e agir.

7 – INFORMAR
Informaremos, por todos os meios acessíveis, os cidadãos e cidadãs da Tunísia sobre a situação na Europa ; e os cidadãos e cidadãs europeus, sobre a situação na Tunísia.
8 – REUNIR
Estabeleceremos parcerias horizontais entre grupos de cidadãos europeus e tunisianos, para construir projetos alternativos comuns, de criação autônoma.
9 – AGIR
Participaremos localmente das iniciativas lançadas pelos movimentos de mobilização social na Europa, associando todos os cidadãos e cidadãos tunisianos motivados.

10 – Todos os cidadãos e cidadãs europeus e tunisianos interessados podem fazer contato conosco e participar de nossas atividades.

Assembleia EuropeanRevolution- Tunísia, 1° de maio de 2012
 reveurotun12@gmail.com    
http://thouroubtou.blogspot.com
 
http://www.facebook.com/EuropeanRevolutionTunis
 http://www.youtube.com/thouroubtou

Manifesto dell'Assemblea EuropeanRevolution-Tunisia

1- Firmando l'accordo con il regime di Ben Ali, l'Unione Europea ha fatto della Tunisia una delle sue province e del suo popolo una massa di lavoratori a basso prezzo, oltre che di consumatori a profitto delle imprese europee, multinazionali in testa. Alla libera circolazione dei prodotti e delle merci non è corrisposta la libera circolazione delle persone, così come il ponte d'oro offerto alle imprese europee non ha avuto come corollario l'estensione dei diritti civici alle cittadine e ai cittadini tunisini. Mentre i cittadini europei sono i benvenuti in Tunisia, dove possono entrare e soggiornare quando e dove vogliono, i cittadini tunisini sono considerati praticamente indesiderabili sul territorio dell'UE.  In realtà, più che un accordo di cooperazione sembra essere un accordo di sottomissione, che legittima una nuova forma di "protettorato".
2- La "Provincia Tunisina" è di fatto soggiogata dal debito nei confronti di banche e governi dell'UE.  Gli interessi di questo debito odioso, pur rappresentando una goccia nell'oceano della crisi finanziaria che travolge oggi l'Europa, costituiscono somme importanti per un paese come la Tunisia, somme che vengono naturalmente sottratte dalle spese per l'educazione, la salute e lo sviluppo in generale.
3- La Rivoluzione tunisina non è certo conclusa. Il dittatore è partito, ma il sistema di potere e di corruzione instaurato dal regime è ancora presente. Per arrivare a una democrazia reale il percorso è ancora lungo e il popolo tunisino deve poter trovare autonomamente la propria strada, al di là dei consigli interessati, offerti da molti che dopo il 14 gennaio 2010 si sono mostrati paesi amici. Ognuno di questi nuovi "amici", da Madrid a Varsavia passando per Berlino, Monaco di Baviera e Bucarest, si è precipitato a proporre il proprio modello di "transizione democratica" insieme a promesse di aiuti e finanziamenti. La crisi che colpisce oggi l'Europa, a cominciare da Grecia e Spagna, mostra però l'impasse in cui si sono trovati molti paesi dopo la loro transizione dalla dittatura alla "democrazia" del mercato e dei suoi padroni, i "banksters".
4- Stimolati dalla rivoluzione tunisina e egiziana, i popoli d'Europa, a cominciare dalla gioventù "senza futuro", fluida e precarizzata, hanno dato vita a grandi movimenti di rivolta e di rimessa in discussione della democrazia per delega, chiamata rappresentativa, poiché considerano, appunto, che un tale sistema è ormai incapace di rappresentarli. Milioni di cittadini europei hanno occupato le piazze d'Atene, Madrid, Barcellona, Lisbona, Berlino, Parigi, Londra, Roma e decine d'altre città del continente. Movimenti che sono entrati nella storia con il nome di "indignati".
5- Nonostante la loro grande diversità, i movimenti sociali che agitano l'Unione Europea hanno un denominatore comune: il rifiuto dei piani d'austerità dettati a Bruxelles o a Francoforte per far pagare la LORO crisi ai popoli, demolendo tutti i diritti sociali acquisiti negli ultimi 67 anni e attaccandosi ai settori pubblici vitali: educazione, salute,  previdenza sociale, pensioni, trasporti, energia. Si tratta ormai di lottare per salvaguardare accettabili condizioni di vita per la maggioranza della popolazione e diritti in via di sparizione. In questo senso i popoli europei vedono la loro situazione avvicinarsi sempre più a quella dei popoli del sud del Mediterraneo, Tunisia compresa.
6- Noi cittadine e cittadini del mondo residenti in Tunisia, ci consideriamo parte attiva di questi movimenti. La nostra assemblea ha per obiettivo la formazione di un ponte tra i popoli d'Europa, della Tunisia e della zona mediterranea, di diventare una sorta d'ambasciata nomade dell'Unione Europea dei popoli che sta nascendo, contro l'Unione europea dei banksters e dei politici corrotti al loro servizio. Per questo ci proponiamo d'informare,d' avvicinare e d'agire.
7- INFORMARE
Vogliamo informare con tutti i mezzi a nostra disposizione i cittadini tunisini della situazione europea e, contemporaneamente, i cittadini europei della situazione tunisina.

8- AVVICINARE
Vogliamo stabilire dei partenariati orizzontali tra gruppi di cittadini europei e tunisini per elaborare progetti alternativi e creazioni autonome.

9- AGIRE
Vogliamo partecipare localmente a tutte le iniziative promosse dal movimento di mobilizzazione sociale in Europa, coinvolgendo il più gran numero possibile di cittadine e cittadini tunisini.

10- Chiunque sia interessato all'iniziativa può prendere contatto con noi e partecipare alle nostre attività.
EuropeanRevolution-Tunisia, 1° Maggio 2012